Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cations libérales qu’ils se font mutuellement leur sont aussi profitables que faciles. On peut s’entendre d’un bout à l’autre de la terre en un temps aussi rapide que la pensée ; une découverte de quelque valeur est instantanément connue de ceux qu’elle peut intéresser. Les Académies, les corps savants de toute sorte dans tous les pays civilisés, rivalisent de zèle et de publicité ; les collections publiques et privées s’accumulent pour chacune des branches du savoir ; les instruments les plus ingénieux ajoutent leur coopération docile et sûre à toutes les facultés de l’intelligence. En un mot, les richesses surabondent de tous côtés. Mais si l’on peut s’en applaudir, on peut aussi craindre l’excès de tant de moyens d’information. Les détails se multiplient avec une telle profusion qu’il est à redouter que l’esprit ne s’y perde et ne succombe sous un poids toujours accru. C’est un écueil de plus en plus menaçant, qui cause l’inquiétude de bien des naturalistes. On peut espérer que la science finira par éviter cet écueil, qui est trop réel, comme Buffon le lui conseillait, voilà déjà plus d’un siècle ; mais pour le moment, et peut-être pour assez