Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

longtemps encore, elle risque de s’y attarder et de s’y affaiblir. C’est une activité un peu aveugle, une anarchie qui provoquera plus tard un remède, et la dictature de quelque nouveau système. On se fatiguera de tant de diversions minutieuses qui détournent nos regards sur des points très-secondaires, et qui nous empêchent de saisir l’ensemble des choses, qui, en définitive, est seul digne de nos labeurs et de notre raison, puisque la science ne vit que de généralités. Sans doute, il est excellent de limiter l’observation pour la rendre plus exacte, et pour lui assurer les conséquences et l’autorité qu’elle doit avoir ; mais, afin que la spécialité même acquière tout son prix, il faut toujours qu’elle se rattache à quelque chose de plus compréhensif.

Cette nécessité s’impose en histoire naturelle peut-être plus encore que dans aucune autre science. Ce sont uniquement des genres — et des espèces que la zoologie considère ; ce ne sont jamais des individus, et il n’y a pas de biographies dans le royaume de l’animalité. Voilà comment, lorsqu’on parle de zoologie descriptive, d’anatomie, de physiologie