Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/176

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ne sont pas moins fortes, et qu’on peut soulever au nom de la méthode et de la logique. Est-il un fait plus frappant et moins niable que la fixité présente des espèces ? Ces espèces ont-elles changé d’une façon appréciable depuis quatre mille ans qu’on les observe ? En remontant aux témoignages les plus anciens, en interrogeant les poètes, les historiens, les naturalistes ; en interrogeant, comme des témoins encore plus irrécusables, les débris fossiles que garde le sol, ou les ossements conservés par la piété humaine, découvre-t-on la moindre dissemblance entre les animaux qui vivent côte à côte avec nous, et les animaux de même espèce qui vivaient aux époques les plus reculées ? La sélection pratiquée par l’homme dans quelques circonstances modifie des détails d’organisation ; mais de ces altérations superficielles et peu persistantes, conclure que les espèces peuvent se transformer les unes dans les autres, et que, par exemple, des quadrupèdes pourraient devenir, ou peuvent avoir été, des mollusques, c’est une rêverie, qu’on ne serait pas trop surpris de rencontrer dans un conte de fées ; mais dans la science,