Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/178

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férentes dans leur contenu, quel qu’il soit, puisque l’évolution en fait sortir les êtres les plus dissemblables. Notez que ce second fait n’est pas moins incontestable que le premier. A quoi bon, dès lors, identifier, dans une promiscuité imaginaire, les espèces actuellement si distinctes, puisqu’on est forcé de différencier tout aussi profondément les cellules elles-mêmes ? Que gagne-t-on à nier d’abord la différence, puisqu’il faut ensuite la reconnaître et la subir ? Si nos faibles regards pouvaient pénétrer dans l’enceinte ultra-microscopique des cellules, sarcode ou protoplasma, ils y verraient le même spectacle qui nous éblouit dans l’organisme actuel des êtres visibles. Les cellules, à quelque degré de ténuité qu’on veuille les réduire, nous offriraient, si elles s’ouvraient pour nous, les mêmes diversités, les mêmes ordres, les mêmes familles, et, en descendant toujours, les mêmes espèces. Seulement le phénomène se produirait comme dans le ciron de Pascal, sur une échelle moindre, et tellement insaisissable qu’il faudrait renoncer à toute observation un peu positive. Le transformisme pourrait-il se sous-