Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/179

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traire à cette extrémité, où la science disparaît ? Et ce néant est-il le but auquel il aboutit ?

Ainsi, présence de la vie venue dans les cellules les plus informes par voie de transmission, et dissemblance radicale entre les cellules, tout aussi prononcée pour elles qu’entre les adultes les plus complètement formés, voilà deux évidences, qu’on peut braver obstinément, mais qu’on ne détruit pas.

Le transformisme n’est donc qu’une de ces idées à priori qu’on a tant reprochées à la métaphysique, et dont la science prétend s’abstenir avec la plus légitime réserve. Elle fait très-bien de vouloir fuir l’a priori et de le répudier ; mais, à son insu, elle s’en sert peut-être plus fréquemment qu’elle ne le pense. Dans la métaphysique, ou philosophie première, si bien définie par Aristote, qui l’appelle de son vrai nom, la science des causes, certains principes universels, c’est-à-dire des axiomes, sont indispensables ; et on ne les proscrit que faute de comprendre leur rôle nécessaire pour les démonstrations de tout ordre. Mais dans les sciences spéciales, les idées à priori doivent être soigneusement éli-