Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/180

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minées, pour céder la place à de simples généralités, résultant de l’observation qu’elles résument. Bien des fois cependant, la science s’est méprise, et elle a laissé de côté le réel, pour conférer à des préventions et à des hypothèses une faveur qu’elles ne méritent pas. Là mode peut régner dans les sciences aussi bien que dans des régions moins éclairées et moins sévères ; elle y fait plus de mal ; mais heureusement elle n’y est pas beaucoup plus durable.

Elle y est même d’autant plus inconstante que la science recherche avant tout la vérité, et que, si elle s’en éloigne pour quelque temps, elle y est bientôt ramenée par sa propre nature, par tous ses penchants instinctifs, et par la réalité. Le transformisme, quand on le prend pour l’explication de l’origine des êtres, est une de ces modes, qui n’a eu déjà que trop de durée, mais qui disparaîtra comme d’autres, séduisantes et frivoles autant que lui.

Un des torts les moins pardonnables du transformisme, c’est donc de substituer, au monde qui est sous nos yeux, la chimère d’un monde entièrement faux. Il semble que le spectacle que l’homme contemple ici-bas pendant