Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/182

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dans ces formes et ces constitutions des êtres qui nous semblent, à bon droit, être fixées pour toujours, et que nul œil humain n’a jamais vues autrement qu’elles ne sont présentement. En allant plus loin encore qu’Héraclite, n’est-ce pas faire concurrence à ces élucubrations de l’Inde, qui confondent tous les êtres dans un être unique, et qui imaginent des métempsychoses sans fin, mêlant indistinctement toutes les existences, par l’impuissance d’en discerner réellement aucune ? Est-ce donc une gloire enviable pour la science du XIXe siècle que de se mettre au niveau des Bouddhistes de l’immobile Orient ? Les Bouddhistes n’ont pas inventé la cellule ; mais ils ont poussé le rêve des transformations jusqu’à la limite extrême que les promoteurs les plus audacieux du Darwinisme n’ont pas encore franchie ; ils ont tout englobé dans cette masse confuse et sans forme des trois règnes identifiés et amalgamés, où le monde animal ne se reconnaît même plus, et où il sombre comme tout le reste. Est-ce bien la peine que le Darwinisme recueille tant de faits, tant d’observations, tant de renseignements précieux et