Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/183

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savants, pour en étayer une conception que les plus ignorants des hommes avaient trouvée cinq ou six siècles avant notre ère, et sur laquelle ils ont bâti leurs doctrines abstruses et extravagantes ? Le transformisme s’enorgueillit d’être un immense progrès. N’est-il pas, tout au contraire, un déplorable recul vers des insanités qui pouvaient sembler à jamais mortes et réprouvées ?

L’arrière-pensée que caresse le transformisme, c’est de faire sortir la vie du concours fortuit et inconscient d’éléments purement matériels. A l’en croire, quelques-uns des corps simples, qui sont l’étude de la chimie, se seraient un jour rencontrés, on ne nous dit pas par quelle cause, disparue depuis cette époque ; et de leur contact fécond, aurait jailli tout à coup l’étincelle inextinguible. Mais s’il en a été ainsi, si en effet la vie a surgi par hasard du rapprochement de forces physiques, pourquoi ces forces auraient-elles cessé leur action, après cet instant pour toujours évanoui ? Pourquoi n’agissent-elles plus à cette heure, devant nous, comme elles agissaient alors ? C’est la question que faisait Agassiz, il