Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

y a vingt ans ; on n’y a pas répondu, parce qu’on ne peut pas y répondre, si ce n’est par des hypothèses inacceptables. L’analyse spectrale, découverte tout récemment, pour l’honneur de notre siècle, est venue apporter aux arguments d’Agassiz une confirmation inattendue. Il n’est plus permis de supposer que les forces et les éléments physiques aient été à l’origine autres qu’ils ne sont à cette heure, soit sur notre globe, soit sur les autres corps qui font aussi leurs révolutions dans l’espace. La vie est donc une force, sut generis, essentiellement différente des forces physiques ; elle ne vient pas de ces forces, et elle les créerait bien plutôt qu’elle ne serait créée par elles.

Or, n’est-il pas excessivement difficile, ou disons mieux, n’est-il pas absolument impossible, de découvrir la moindre intelligence dans les forces physiques, réduites à elles seules ? S’il est une conclusion qui résulte des théories les plus solidement établies de la science et de ses observations les plus irréfragables, c’est que l’intelligence se manifeste à tous les degrés, sous toutes les formes, à