Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/185

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tous les moments, dans l’univers entier, et excellemment dans les êtres animés, que nous pouvons le plus directement observer, et que nous connaissons le plus sûrement, sans parler de nous-mêmes. Qu’est-ce, en effet, que l’intelligence ? Quand nous voyons un but atteint successivement par une suite de moyens appropriés ; quand ces moyens, agissant chacun dans leur sphère, se subordonnent régulièrement les uns aux autres pour produire un résultat dernier, n’est-ce pas là une preuve éclatante d’intelligence et de volonté ? N’est-ce pas le comble de la déraison que de se refuser à cette confession irrésistible ? N’est-ce pas une abdication et un suicide de l’esprit, qui, par une sorte de délire, se méconnaît jusqu’à ce point de ne plus voir dans la nature extérieure, sous une forme infinie, la force dont il est doué lui-même intimement, bien que dans une moindre mesure.

Une raison saine peut-elle douter, pur exemple, que la reproduction des êtres, perpétuant les espèces, ne soit préparée par la nutrition, qui, à son tour, est le terme d’une série de phénomènes sans lesquels elle n’aurait pas