Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/191

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clarté invincibles, amenant d’immenses avantages pour la civilisation et l’humanité, mais en même temps suscitant des abus dont toutes les choses humaines sont entachées. L’intolérance a régné pendant de longs siècles ; et c’est à peine si, dans le nôtre, elle s’est relâchée de ses exigences et de ses rigueurs.

Beaucoup de nobles esprits se sont révoltés héroïquement contre elle ; mais la réaction ne devait pas être moins excessive que la persécution provocatrice. De croyances qui étaient exagérées dans leur application, si ce n’est dans leur principe, on est passé à des croyances tout autres, qui ne sont guère plus modérées et qui ont le malheur d’être fausses. La philosophie du XIXe siècle, grâce surtout à M. Cousin, s’est dégagée de cet abîme creusé par le siècle précédent ; mais la science s’y est aventurée, bien qu’elle n’y fût pas tenue, et que de telles questions ne soient pas de sa compétence. Dans la civilisation grecque, où il n’y a point eu de livres sacrés ni d’orthodoxie, l’âme d’Aristote a été à l’abri de l’oppression et de la licence ; il a vécu dans ces libres et pures régions qui sont l’atmosphère