Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/207

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des Parties des Animaux, qu’il l’étudie à fond, et qu’il s’en inspire pour ses théories les plus importantes. Le traité de « Usu Partium » est sorti tout entier de celui d’Aristote. Galien ajoute beaucoup de développements a la sobriété de son prédécesseur et de son maître ; mais il ne fait, à vrai dire, que reproduire ses idées, en les exprimant à son tour dans un style moins concis. Les Parties dont s’occupe Galien sont exclusivement celles du corps de l’homme ; et sous ce rapport, les vues du médecin sont beaucoup moins étendues que celles du philosophe. Tandis qu’Aristote fait de la physiologie comparée, qui va des animaux les plus élevés aux animaux les plus infimes, Galien se borne à l’organisation humaine, sur laquelle d’ailleurs il en sait beaucoup plus que personne. On voit bien que son génie a profité de toutes les découvertes anatomiques de l’école alexandrine. Il admire ardemment les travaux d’Érasistrate et d’Hérophile. Mais pour sentir tout ce que Galien doit au traité des Parties d’Aristote, on n’a qu’à rapprocher ce qu’il dit de la constitution merveilleuse de la main, de ce qu’Aristote en dit au livre IV (ch. X, § 14, p. 199), en répondant à Anaxagorc. Cet emprunt, que Galien ne cherche pas à dissimuler, n’est pas le seul, tant s’en faut ; et son étude entière, un peu trop prolixe mais partout exacte et intéressante, porte à chaque ligne l’empreinte manifeste des pensées aristotéliques, qu’il adopte le plus souvent, et que parfois il réfute. Voir le Galien de M. Daxemberg, tome I, pp. 113 et suiv.

Ainsi, dans l’Antiquité, il n’y a guère que le témoignage de Galien qui démontre directement que le traité des