Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/212

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Ainsi, en ce qui regarde les citations dans les deux sens, soit les citations que fait le traité des Parties, soit les citations qui sont faites de ce traité, elles sont d’une concordance parfaite avec toutes les théories d’Aristote. On ne peut pas dire sans doute que les preuves de cet ordre soient absolument décisives ; mais elles fournissent tout au moins une très-forte présomption. Une main étrangère ne saurait être aussi complètement habile ; l’auteur seul était en mesure de se référer si fréquemment et si exactement à sa propre pensée.

Ici, comme pour tous les autres cas où l’on a pu élever aussi quelque doute, il reste toujours une question à se poser ; et la réponse est péremptoire, bien qu’elle soit indirecte. Si le traité des Parties des Animaux n’est pas d’Aristote, de qui est-il ? Quel naturaliste dans l’Antiquité eût été assez savant pour le composer à sa place ? Comment le nom de cet homme éminent serait-il demeuré inconnu ? Comment les détracteurs d’Aristote, qui n’ont pas plus manqué chez les Anciens qu’ils n’ont manqué lors de la Renaissance, n’ont-ils pas découvert et signalé cette gloire nouvelle, venant obscurcir celle du philosophe si vivement combattu par eux ? Bacon lui-même ne s’est pas avisé de cette critique ; il a négligé une si ingénieuse attaque contre cette renommée universelle dont il était tant offusqué. La conclusion à tirer de ce silence est bien simple : le traité des Parties des Animaux, si admirable par lui-même, malgré quelques défauts, et si bien en harmonie avec les autres théories d’Aristote, est de lui et ne peut être que de lui seul. Au pis aller, ce serait un