Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/213

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homme de génie de plus qu’il faudrait introduire dans le passé scientifique de la Grèce, génie jusqu’à présent ignoré, bien qu’il n’eût pas été moins grand que celui auquel on l’adjoindrait gratuitement.

On peut ajouter enfin une autre preuve de nature plus délicate, mais non moins sûre. Le style des Parties des Animaux est le style d’Aristote avec toutes ses qualités ordinaires. Les juges compétents ne peuvent pas s’y tromper ; et il n’y a pas de faussaire assez adroit pour pousser l’imitation à ce point. Il lui eût été mille fois plus facile d’écrire en son nom personnel que de contrefaire à ce degré étonnant l’auteur qu’il aurait voulu supplanter.

Cette dernière démonstration nous paraît plus puissante qu’aucune de celles qui précèdent ; et à elle seule, elle vaut toutes les autres.

Une dernière question, en ce qui regarde le Traité des Parties, ne touche plus à l’authenticité, mais à la composition. Le premier livre de ce traité, qui établit la méthode à suivre dans l’exposition de l’histoire naturelle, est-il bien à sa place ? Par la nature même du sujet, ce livre, qui contient une théorie si générale et si essentielle, ne devrait-il pas être placé en tête de l’Histoire des Animaux ? Ne devrait-il pas servir de préambule à tout ce qu’Aristote avait à dire de la nature animée ? Peut-il être conservé là où il est encore actuellement, et le déplacement n’est-il pas aussi nécessaire que facile ?

On doit repousser absolument cette opinion hasardeuse ; et le premier livre doit rester à la place qu’il occupe depuis le Moyen-Age, et très-probablement depuis Andronicus.