Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

A la fin du XVIe siècle, le fameux Patrizzi (1581), dans ses Discussions Péripatétiques, avance cette hypothèse que le traité tout entier des Parties doit commencer l’histoire naturelle, et précéder l’Histoire des Animaux. Cette supposition peu sensée ne semble pas faire fortune alors, et elle reste près de deux siècles et demi sans que personne la relève, et surtout ne l’adopte. Mais au début de notre siècle, M. Titze (1819 et 1826) la reprend partiellement ; et il essaie de démontrer, dans deux opuscules devenus célèbres, que, si ce n’est pas le traité complet qu’il faut ainsi déplacer, c’est certainement le premier livre, consacré à une théorie de méthode qui s’étend à toute l’histoire naturelle.

Les raisons par lesquelles on prétend justifier ce déplacement sont spécieuses ; mais elles ne sont pas assez fortes pour qu’on l’accepte ; et même à certains égards, elles sont inexactes.

D’abord, on trouve que l’Histoire des Animaux a besoin d’un préambule général qui lui manque ; elle débute trop brusquement, dit-on, et il est indispensable de lui épargner ce défaut, en lui attribuant une préface qu’elle n’a pas et qu’on croit indispensable. Comme Aristote a toujours le soin, dans ses principaux ouvrages, de les faire précéder de quelques considérations d’ensemble sur le sujet qu’il se propose d’étudier, on se demande : Pourquoi l’Histoire des Animaux n’a-t-elle point une introduction de ce genre ? Pourquoi ne comblerait-on pas cette lacune avec le premier livre du Traité des Parties, qui contient précisément de quoi la combler ?