Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/215

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Il a été démontré ailleurs que cette prétendue lacune n’existe pas, comme on peut le voir dans ma préface à la traduction de l’Histoire des Animaux, tome I, pp. XIV et XLVI, et pp. 1 et 2, note. Sans contredit, cet admirable ouvrage ne commence pas, sous la main d’Aristote, comme le ferait commencer un zoologiste de nos jours ; mais cette sorte d’introduction, qu’on veut lui prêter, manque si peu à l’Histoire des Animaux, qu’elle en remplit tout le premier livre, ou peu s’en faut. En lisant ce livre avec attention, on voit sans peine qu’Aristote s’y trace un plan auquel il est resté constamment fidèle, et qui se déroule dans les neuf livres dont l’œuvre entière est composée.

La seconde raison pour placer le premier livre du traité des Parties en tête de l’histoire naturelle, c’est, dit-on, le début même du second livre de ce traité, qui résume les théories de l’Histoire des Animaux, sans tenir le moindre compte de ce livre qui le précède. Ceci encore n’est vrai qu’en partie ; et le sens de ce passage n’est pas celui qu’on lui donne. Aristote ne dit ici qu’un mot de son autre ouvrage, et c’est pour marquer nettement en quoi le second, c’est-à-dire le traité des Parties, en diffère, l’un des deux ayant constaté les faits, et le suivant étant destiné à rechercher les causes de ces faits et leurs fins. Rien n’empêche donc, qu’entre ces deux sujets si distincts, l’auteur ne place des considérations sur la méthode qu’il recommande à l’histoire naturelle, et qu’elle garde encore de nos jours. Ces considérations remplissent le premier livre du traité des Parties, depuis le commencement jusqu’à ce merveilleux chapitre V, où l’auteur exprime, en termes magnifiques et