Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/260

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le naturaliste doit parler de l’âme et bien savoir ce qu’elle est. S’il n’a pas à étudier l’âme tout entière, il doit l’étudier tout au moins dans ce point de vue spécial qui sert à expliquer ce qu’est précisément l’animal ; il doit connaître ce qu’est l’âme ou cette partie spéciale, avec toutes les conditions, qui à cet égard, constituent son essence. Le philosophe doit prendre ce soin avec d’autant plus d’attention que le mot de Nature se présente sous deux aspects, et qu’elle peut être considérée, soit comme matière, soit comme essence, de même qu’elle peut encore être étudiée, et comme cause initiale du mouvement, ou comme but final. C’est bien là le rapport de l’âme tout entière à l’animal, ou du moins le rapport d’une partie de l’âme.

§ 26[1]. Il faut donc que le philosophe qui observe et contemple la nature se préoccupe de l’âme plus que de la matière ; et il y est tenu d’autant plus étroitement que la matière ne peut devenir la nature d’un

  1. Qui observe et contemple, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — De l’âme plus que de la matière. Ce principe est excellent dans sa généralité, et la science zoologique l’a trop souvent négligé. — Bien plutôt qu’à l’inverse. Le texte s’arrête là, et j’ai cru devoir ajouter ce qui suit, comme développement nécessaire d’une expression trop concise. — L’un et l’autre en puissance. D’où il suit que la matière n’est l’animal qu’en puissance, et que l’âme seule réalise et complète l’animal, qu’elle constitue essentiellement.