Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/261

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être que grâce à l’âme, bien plutôt qu’à l’inverse l’âme ne deviendrait nature que grâce à la matière, puisqu’en effet le bois n’est le lit ou le trépied qu’autant qu’il est l’un et l’autre en puissance.

§ 27[1]. Il est vrai qu’on peut se demander, à l’encontre de ce que nous venons de dire, si c’est le devoir de l’histoire naturelle d’étudier l’âme dans toute sa généralité, ou seulement d’étudier une certaine partie de l’âme. Si c’est de l’âme dans sa totalité, alors il ne reste plus aucune place à la philosophie en dehors de la science de la nature. Comme l’intelligence fait partie des intelligibles, le domaine de la science naturelle s’étendrait à tout sans exception ; car c’est à une seule et même science qu’il appartient de considérer l’intelligence et les intelligibles. L’intelligence

  1. Il est vrai qu’on peut se demander. La forme du texte n’est peut-être pas aussi déterminée, — A l’encontre. Le texte dit simplement : « En regardant à ce qu’on vient de dire ». — Dans toute sa généralité. C’est l’objet de la psychologie, et spécialement du Traité de l’Ame, parmi les ouvrages d’Aristote. — Une certaine partie. La sensibilité, à l’exclusion des autres parties. — Comme l’intelligence fait partie des intelligibles. C’est-à-dire que l’intelligence peut se prendre elle-même pour objet de ses études, comme elle peut prendre aussi à cette fin tous les objets extérieurs à elle. — De la science naturelle. En d’autres termes, l’étude de la nature. — L’intelligence et les choses intelligibles. Voir le Traité de l’Ame, liv. III, ch. IV, § 3, pp. 291 et suiv. de ma traduction.