Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/265

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§ 31[1]. Quant à nous, nous affirmons qu’une chose a lieu en vue d’une autre chose partout et toutes les fois que se montre une fin vers laquelle se dirige et s’accomplit le mouvement, si aucun obstacle ne vient l’arrêter. Il est donc de toute évidence que c’est bien quelque chose de ce genre que nous appelons la Nature. Certes, ce n’est pas un être quelconque que le hasard fait sortir de chacun des germes ; mais toujours de telle chose, c’est précisément telle autre chose qui sort ; pas plus que ce n’est au hasard que de tel corps il sort tel germe indifféremment. § 32[2]. Sans doute, le germe est un principe, et c’est bien lui qui fait l’être

  1. Quant à nous. Le texte est un peu moins formel. — Quelque chose de ce genre. Il est difficile de définir la nature mieux qu’elle n’est définie dans ce passage. Soit dans le règne animal, soit dans le règne végétal, l’organisme présente toujours un but qui est atteint par des moyens qui varient, mais qui sont toujours également ingénieux. Il est impossible de méconnaître une intention intelligente, arrivant presque toujours infailliblement à la fin qu’elle se propose. L’œil est fait pour voir ; l’oreille est faite pour entendre ; et ainsi du reste. Supposer que tant de merveilles sont dues au hasard, et qu’elles se produisent fortuitement, c’est sacrifier la raison humaine tout entière et s’insurger follement contre la vérité. Voir l’admirable ouvrage d’Agassiz : De l’espèce et des classifications. — De chacun des germes… de tel corps il sort tel germe. C’est le fondement même de la perpétuité des espèces, si légèrement niée de nos jours. De tel corps, il provient toujours tel germe ; et de ce germe, provient toujours tel être parfaitement déterminé ; autrement, c’est revenir au chaos, imaginé par les premiers philosophes, qui croyaient à la confusion primordiale de toutes choses.
  2. Sans doute, le germe en principe Aujourd’hui nous ne saurions mieux dire ; et les deux aspects sous lesquels on peut envisager le germe sont parfaitement exacts. Le germe produit un certain être ; mais lui-même a été produit par un être antérieur. — Pourtant, il n’en faut pas moins avouer. Le texte n’est pas aussi explicite. — N’est qu’un produit. Peut-être faudrait-il traduire : « N’est qu’un devenir », par opposition au but final, qui répond à un être complet et parfaitement développé. — Aux deux. Le texte ne va pas plus loin. J’ai ajouté la paraphrase qui suit, pour que la pensée fût aussi claire que possible. — Le but et la fin. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — En deux sens. La remarque est très-juste ; et elle est très-nettement exprimée.