Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/266

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qui vient de lui. Tout cela est dans la nature, puisque c’est du germe que cela sort. Pourtant, il n’en faut pas moins avouer que ce dont vient le germe est encore antérieur au germe même ; le germe n’est qu’un produit qui se développe, et c’est l’être substantiel qui est le but et la fin. Bien plus, ce dont vient le germe lui-même existe antérieurement aux deux, c’est-à-dire d’abord au germe, et ensuite à l’être que le germe produit ; car le germe peut être considéré en deux sens, en premier lieu, dans l’être d’où il vient lui-même, et en second lieu, dans l’être dont il est le germe. C’est qu’en effet le germe est à la fois le germe de l’être d’où il vient, par exemple, le germe qui vient d’un cheval ; mais il est aussi le germe de l’être qui viendra de lui, par exemple, du mulet. Ce n’est pas, si l’on veut, de la même manière ; mais l’expression de Germe s’applique également à l’un et à l’autre. § 33[1]. Ajoutons que le germe n’est qu’en simple puissance, et nous savons quel est le rapport de la puissance à la réalité complète, à l’entéléchie.

  1. N’est qu’en simple puissance. Relativement à l’être qui sort de lui, et qui se développe ensuite complètement, selon son essence. — Nous savons. Voir la Métaphysique, liv. V, ch. XI, § 19. Aristote a d’ailleurs traité très-fréquemment ce sujet ; voir spécialement dans la Métaphysique, liv. IX, ch. III, § 7 et aussi, ch. VI, § 2, et ch. IX, § 5. — La réalité complète. C’est à peu près la paraphrase du mot d’Entéléchie, qui a toujours pour nous quelque chose d’assez étrange.