Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/274

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pas de sang, puisqu’il n’y a pas de nom unique et commun applicable à chacun des deux. Si donc c’est un principe de ne jamais séparer les êtres homogènes, la division par deux, la dichotomie, peut paraître absolument vaine ; car, en divisant les choses par ce procédé, on ne peut nécessairement que les séparer et les disloquer ; et c’est ainsi que, parmi les polypes, les uns se trouvent classés avec les animaux terrestres, tandis que les autres le sont avec les animaux aquatiques.


CHAPITRE III

Suite de la critique de la méthode de division ; cette méthode ne peut s’appliquer à la privation ; elle ne peut pas descendre jusqu’aux individus, ni les définir ; conditions générales de la classification des êtres selon leurs espèces ou selon leurs fonctions ; il est impossible de faire la division par deux, quand l’espèce possède à la fois les deux, qualités que l’on divise ; exemples divers ; il faut revenir aux anciennes méthodes et étudier les animaux par genres ; et alors les privations même peuvent fournir des différences ; condamnation absolue de la méthode de division.

§ 1[1]. On doit ajouter qu’on est nécessairement amené,

  1. Sous forme négative et par privation. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte grec ; celui de Privation ne m’a pas semblé pouvoir suffire par lui seul. — Et c’est bien là, en effet… Dans la division par deux, le premier membre affirme ; et le second nie ce que le premier a affirmé : « Animal qui a des ailes : Animal qui n’a pas d’ailes », etc., etc. — Des espèces dans ce qui n’existe pas. Dans la négation qui constitue toujours le second membre de la division. — Une différence générale. Et affirmative.