Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/275

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avec cette méthode, à faire les divisions sous forme négative et par privation ; et c’est bien là, en effet, le procédé des partisans de la division par deux. Mais la privation, en tant que privation, ne présente plus de différences, puisqu’il est bien impossible de trouver des espèces dans ce qui n’existe pas ; par exemple, dans la classe des animaux sans pieds ou dans la classe des animaux sans ailes, comme on en trouve dans la classe des animaux qui ont des ailes ou dans la classe des animaux qui ont des pieds. Il n’y a qu’une différence générale qui puisse avoir des espèces. § 2[1]. S’il en était autrement, comment pourrait-il y avoir des espèces pour des universaux et n’y en aurait-il pas pour les individus ? Il y a des différences qui sont générales et universelles, et alors elles ont des espèces, comme, par exemple, la qualité d’être ailé ; car on peut diviser l’aile en aile fendue, en aile

  1. . Comment pourrait-il y avoir des espèces… Le texte est plus vague, et j’ai cru devoir le préciser. Si en effet il y avait des espèces pour une différence qui ne serait pas générale, on finirait par trouver des espèces même dans une différence purement individuelle. Le contexte qui suit semble confirmer cette interprétation. — Générales et universelles. Il n’y a qu’un seul mot dans le grec. — Être ailé. C’est là une différence générique, qui s’applique à toutes les espèces d’oiseaux, et qui les distingue de tout autre genre. — On peut diviser l’aile. C’est en effet le procédé de la zoologie ; et sans que les ailes soient le seul caractère qui distingue l’oiseau, on en tire cependant des distinctions très réelles entre les espèces d’oiseaux. — L’aile non fendue. C’est par exemple celle des chauve-souris, qui est une membrane et non une plume. Sur les plumes, voir Cuvier, Anatomie comparée, XIVe leçon, p. 604 et suiv, édit. de 1800. — Pied fourchu… solipèdes. Voir Cuvier, id. ibid, Ve leçon, p. 388 et suiv.