Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/277

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§ 4[1]. Mais quand on fait une classe des animaux qui n’ont pas de sang, la division est bien autrement difficile ou même impossible ; car nécessairement chaque différence doit s’appliquer à une des espèces particulières ; et la différence opposée ne s’y applique pas moins. Mais s’il n’est pas possible qu’une seule espèce de substance, indivisible et une, appartienne à des êtres d’espèce différente, et s’il doit y avoir toujours entre eux une différence, comme il y en a une, par exemple, de l’oiseau à l’homme ; car la qualité d’être bipède est autre et toute différente pour ces deux genres d’animaux, on aura beau faire de l’homme et de l’oiseau des animaux qui ont du sang, c’est alors le sang qui devrait être la différence entre eux ; mais

  1. Des animaux qui n’ont pas de sang. C’est le second membre de la dichotomie, où la division ne repose que sur une privation, ou négation. — Même impossible. Par la raison qui a été dite plus haut, § 1. La privation ne peut pas contenir de différences. — à une des espèces particulières. Contenues dans cette division générique d’Animaux qui n’ont pas de sang. — La différence opposée ne s’y applique pas moins. La pensée reste obscure à force de concision ; et la suite ne sert pas davantage à Péclaircir. Ce que l’auteur veut prouver, c’est que la division par deux ne peut pas donner une classification qui réponde à la réalité des choses ; mais les arguments dont il se sert pour cette réfutation sont bien difficiles à saisir. — S’il n’est pas possible… La phrase grecque est fort longue ; et j’ai dû en conserver l’allure dans ma traduction. — Une seule espèce de substance, indivisible et une. Par exemple, d’avoir du sang, comme pour l’homme et l’oiseau, cités un peu plus bas. L’homme et l’oiseau n’en sont pas moins d’espèces différentes, bien qu’on les classe tous deux parmi les animaux bipèdes. — Des animaux qui ont du sang. C’est exact ; mais ce caractère qui les unit ne suffit pas pour distinguer leurs espèces, qui sont pourtant fort différentes. — Qui devrait être la différence. Le texte n’est pas aussi net.