Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/278

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ne faut-il pas reconnaître que le sang n’a rien à faire dans l’essence des êtres ? § 5[1]. Si le sang ne peut être pris pour différence, il ne restera plus que la seule et même différence pour les deux. Il faut donc conclure de ceci qu’il ne se peut pas que la privation constitue une différence. Les différences seront au même nombre que les individus-animaux ; et s’ils sont indivisibles, et que les différences le soient ainsi qu’eux, il n’y a plus de différence commune. § 6[2]. Mais s’il n’est pas possible qu’une différence commune soit en même temps indivisible, il est évident que, sous le rapport tout au moins de cette différence commune, certains animaux, tout en étant d’espèce différente, seront compris dans la même classe. Une conséquence nécessaire, si les différences sous lesquelles tombent toutes

  1. La seule et même différence. C’est d’être l’un et l’autre des animaux qui ont du sang. — Il faut donc conclure… C’est bien là en effet le but que l’auteur se propose, et l’on voit qu’il repousse formellement et avec toute raison la dichotomie, qui ne mène pas à une classification vraie ; mais la force des objections nous échappe. — Au même nombre… Le texte ne peut pas offrir un autre sens ; et cependant on ne voit pas bien comment les différences se réduisent à être purement individuelles. — Que les individus-animaux. C’est la traduction littérale ; mais elle exigerait une explication, que l’auteur ne donne pas.
  2. En même temps. J’ai ajouté ces mots, dont le sens me semble implicitement compris dans l’expression du texte. — Indivisible. Il est clair que du moment que la différence est commune, elle se divise nécessairement entre toutes les espèces auxquelles elle s’applique. — De cette différence commune. Présentée sous forme négative. — Tout en étant d’espèce différente. Par exemple, dans la classe des animaux sans pieds, il pourra se trouver tout à la fois des reptiles et des poissons. — Une conséquence nécessaire. Ceci est en partie la répétition de la fin du § 5. — Puisse aller d’une différence à une autre différence. C’est la traduction mot à mot du grec. La théorie est juste ; mais il faudrait prouver en outre que, dans la méthode de division par deux, cet inconvénient est inévitable et qu’elle arrive à faire figurer le même animal dans plusieurs classes. Ce qui est certain, c’est qu’elle confond dans une même classe des animaux d’espèces fort différentes.