Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/313

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elles diffèrent par la variété infinie de leurs formes. D’ailleurs, il est impossible que les parties similaires soient composées de celles-là ; car alors le similaire serait le résultat d’une foule de choses non-similaires.

§ 12[1]. C’est par ces causes que certaines parties du corps dans les animaux sont simples et similaires, tandis que d’autres parties sont composées et non-similaires. Comme il y a des parties qui sont des organes et d’autres qui sont des sens dont les animaux ont besoin, toute partie formant un organe est non-similaire, comme je viens de l’indiquer. Mais dans tous les animaux, la sensation a lieu dans des parties similaires, parce qu’une sensation, quelle qu’elle soit, n’est jamais que d’un seul et unique genre, et que

  1. C’est par ces causes. On peut trouver ceci un peu trop vague. — Simples et similaires… Composées et non-similaires. Voir le début du premier livre, ch. II, § 1. — Des organes… des sens. La distinction aurait pu être plus fortement indiquée, puisque les sens sont aussi des organes. Mais le mot d’Organes, ou instruments, a un sens plus large, et il comprend aussi les membres et les viscères. — Dont les animaux ont besoin. J’ai dû développer un peu le texte pour rendre toute la force de l’expression grecque. — Est non-similaire. C’est-à-dire, composée de matériaux de diverses espèces et de plusieurs parties qui ne se ressemblent pas. — La sensation a lieu dans des parties similaires. L’observation est profonde ; et la raison qu’Aristote en donne est très-solide. L’anatomie comparée de nos jours ne peut qu’approuver cette théorie. — Chaque organe des sens. Ceci revient à dire que la rétine seule peut voir, que la pulpe auditive est la seule qui puisse entendre, etc. Sur tous ces détails, voir le Traité de l’Ame, liv. II, ch. XII, et liv. III, ch. I et II, pp. 247 et suiv. de ma traduction.