Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/314

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chaque organe des sens est fait pour recevoir les impressions des choses sensibles qui le concernent.

§ 13[1]. Ce qui n’est qu’en puissance subit et souffre l’influence de ce qui est réellement en acte, de telle sorte que c’est une même chose qui, sous le rapport du genre, est tout ensemble et l’objet sensible et la sensation. Voilà comment, pas un seul physiologue n’a osé dire que la main, le visage ou telle autre partie de cet ordre soit de la terre, ou de l’eau, ou du feu, tandis qu’ils accouplent chacun de nos sens avec chacun des éléments, affirmant que tel sens est de l’air, et que tel autre est du feu. § 14[2]. Comme la sensation est dans les parties simples, il est tout à fait rationnel que le toucher se trouve surtout dans un sens similaire, mais non point seulement dans un sens simple et absolu. C’est le toucher en effet qui se

  1. Ce qui n’est qu’en puissance…. Ceci ne s’applique qu’à la sensation, qui résulte à la fois de l’organe et de l’objet extérieur auquel il répond. — Et l’objet sensible et la sensation. Voir le Traité de l’Ame, liv. III, ch. II, § 1, p. 264 de ma traduction. — Physiologue. J’ai conservé le mot grec ; on pourrait traduire aussi : « Naturaliste ». — La main, le visage… Parce que ce sont des parties non-similaires. — Tel sens est de l’air. Voir le Traité de l’Ame, liv. II, ch. VII, § 5, p. 214 de ma traduction. — L’air… du feu. Id., ibid., liv. III, ch. I, § 2, p. 255.
  2. Est dans les parties simples. Ou Similaires ; voir le § 12. — Simple et absolu… Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. Ceci veut dire sans doute que le toucher n’a pas un organe spécial comme les autres sens, l’œil, l’oreille, etc., etc. ; mais qu’il est répandu dans le corps entier. — Le plus varié de tous les sens. Le texte dit mot à mot : « Qui a le plus de genres ». — Le sensible auquel il s’applique. J’ai conservé la formule même du texte, parce qu’elle est très-claire, quoique un peu étrange. — Ce qui correspond à la chair. Dans les animaux qui n’ont pas de chair proprement dite, par exemple les insectes. — Qui tient le plus de place. Ou pour mieux dire, qui est répandu dans le corps entier.