Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/315

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montre le plus varié de tous les sens ; et le sensible auquel il s’applique présente le plus grand nombre d’oppositions et de contrariétés, le chaud et le froid, le liquide et le sec, et cent autres oppositions de cette sorte. L’organe qui reçoit toutes ces sensations, la chair, et ce qui correspond à la chair, est le sens qui tient le plus de place dans le corps entier.

§ 15[1]. Comme il n’est pas possible qu’un animal existe sans la sensibilité, il en résulte que nécessairement les animaux doivent avoir certaines parties similaires, parce que la sensibilité réside dans ces parties ; mais les actes auxquels les animaux se livrent ne leur sont possibles qu’à l’aide des parties non-similaires. La

  1. Sans la sensibilité. Puisque c’est la sensibilité qui constitue essentiellement l’être animé, l’animal proprement dit, et le distingue de la plante. Voir le Traité de l’Ame, liv. II, ch. II, § 4, p. 174 de ma traduction, où cette distinction de l’animal et de la plante est exposée longuement. — Dans ces parties. Et particulièrement dans la chair, où se ramifient les nerfs de la sensibilité. Aristote ne pouvait pas connaître ces détails anatomiques et physiologiques, qui n’ont été découverts que dans notre siècle ; mais sa théorie générale n’en est pas moins juste. — Mais les actes. L’expression dont se sert le texte est peut-être moins large ; et elle s’applique particulièrement aux actes intérieurs de l’organisme plus encore qu’aux actes proprement dits. — À l’aide des parties non-similaires. Et spécialement à l’aide des membres, instruments indispensables à l’activité extérieure. — Dans la même portion du corps. Dans le Traité de l’Ame, auquel il est fait allusion ici, c’est l’âme et non une partie du corps qui est le siège des facultés de nutrition, de sensibilité, de locomotion et de pensée ; voir le Traité de l’Ame, liv. II, ch. II, § 6, p. 175 de ma traduction ; et liv. III, ch. XII pp. 341 et suiv. — Dans d’autres ouvrages. Ce ne peut être que le Traité de l’Âme. — Une partie simple, et similaire. — Une partie non-similaire. Parce que la volonté a besoin d’organes et de membres pour déterminer le mouvement.