Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/316

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faculté de sentir, la faculté qui meut l’animal, et la faculté nutritive étant toutes trois dans la même portion du corps, ainsi que nous l’avons dit antérieurement dans d’autres ouvrages, il est indispensable que la partie qui contient primitivement de tels principes, en tant qu’elle peut recevoir l’impression de tous les objets sensibles, soit une partie simple ; mais en tant que motrice et active, elle doit être une partie non-similaire. § 16[1]. Voilà comment, dans les animaux qui n’ont pas de sang, c’est la partie correspondante au cœur qui joue ce rôle, et comment c’est le cœur dans les animaux qui ont du sang. Le cœur en effet se divise en éléments similaires, comme se divisent aussi tous les autres viscères ; mais par sa configuration et sa forme, il est une partie non-similaire. Tous les organes

  1. La partie correspondante au cœur. C’est dans l’anatomie comparée qu’il faut étudier l’organisation du cœur, ou des organes qui le remplacent dans toute la série animale. — C’est le cœur. Il semblerait donc que le cœur est, dans la théorie d’Aristote, la portion du corps qui est le siège des trois facultés de la sensibilité, de la locomotion et de la nutrition, dont il est parlé au § précédent. — Il est une partie non-similaire. Le cœur est formé en effet d’éléments nombreux, et il ne se peut pas diviser en plusieurs cœurs, ce qui serait le propre d’une partie similaire ; voir l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. 1, § 1, p. 1, de ma de ma traduction. — De la même matière que lui. L’erreur est ici de toute évidence ; et les viscères tels que le foie, la rate, le pancréas, etc. sont formés d’une tout autre matière que le cœur ; mais Aristote les assimile au cœur parce que tous les viscères reçoivent du sang, qui les nourrit et les entretient. Cette généralité, à ce point de vue, n’est pas fausse ; mais elle n’autorise pas à dire que la matière des viscères soit identique à celle du cœur. — Posés sur des vaisseaux veineux. C’est la traduction littérale du texte ; mais cette théorie ne répond pas à la réalité des faits.