Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’on appelle des viscères sont dans le même cas que le cœur ; et ils se composent de la même matière que lui. La nature de tous ces viscères est sanguine, parce qu’ils sont posés sur des vaisseaux veineux et sur leurs ramifications. § 17[1]. Semblables au limon d’une eau courante, tous les autres viscères sont comme les embranchements du courant du sang s’écoulant dans les veines ; mais le cœur, qui est le principe des veines et qui renferme en lui l’initiative et la faculté première d’élaborer le sang, doit, par une suite inévitable, être formé lui aussi de la même nourriture que celle qu’il reçoit. On voit donc pourquoi les viscères doivent, sous le rapport de leur forme, être sanguins,

  1. Semblables au limon d’une eau courante. Aristote fait rarement des comparaisons de ce genre ; et celle-ci n’est pas très-exacte ; mais l’anatomie et la physiologie des viscères sont si difficiles et si délicates qu’il n’y a pas à s’étonner qu’au début des observations, on ait pu commettre de ces erreurs et imaginer de telles théories. Voir l’Anatomie comparée de Cuvier, tome IV, Ire édit., p. 181 et suiv. 24e leçon, article 2. — Le principe des veines. Voir l’Histoire des Animaux, liv. III, ch. II, pp. 215 et suiv. de ma traduction. — L’initiative et la faculté première. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — D’élaborer le sang. C’est plutôt le poumon qui élabore le sang en le mettant en contact avec l’air ; mais c’est le cœur qui donne au sang le mouvement indispensable à la circulation et à la vie. — Être sanguins. C’est la traduction littérale du texte ; mais l’expression n’est pas très-claire ; et, peut-être faudrait-il entendre que les viscères sont pleins de sang, comme l’est le cœur. — Tantôt similaires et tantôt non-similaires. Ce résumé partiel ne représente peut-être pas très-bien ce qui précède.