Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/324

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et parmi les philosophes, on dispute beaucoup pour savoir quels animaux sont chauds ou froids, et quelles parties sont chaudes ou froides. Les uns prétendent que les animaux aquatiques sont plus chauds que les animaux terrestres, attendu, disent-ils, que la chaleur de leur nature doit contrebalancer la froideur du lieu où ils vivent. § 8[1]. On ajoute encore que les animaux qui n’ont pas de sang sont plus chauds que ceux qui en ont, et que les femelles ont plus de chaleur que les mâles. C’est ainsi que Parménide et quelques autres ont avancé que les femmes ont plus de chaleur que les hommes, attendu que les évacuations féminines ne tiennent qu’à la chaleur et à l’abondance du sang. Empédocle soutient absolument le contraire. De plus, d’autres naturalistes, sans faire aucune distinction,

  1. On ajoute encore. C’est une nouvelle erreur, que du reste Aristote ne partage pas plus que l’autre. Comme c’est le sang qui porte la vie et la chaleur dans toutes les parties du corps, il semble qu’il était plus naturel que les animaux exsangues fussent moins chauds que les autres. — Les femelles… les mâles… La remarque est générale ; et quelques lignes plus loin, elle est restreinte, d’après Parménide, aux femmes et aux hommes. — Parménide… Empédocle. Voir, sur ces deux philosophes et leurs travaux physiologiques, la Préface à l’Histoire des Animaux, p. LVIII. — D’autres naturalistes. Il est regrettable qu’ils ne soient pas désignés nominativement. — De sang ou de bile est plus chaude. Cette opinion est la plus vraie.