Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/325

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disent que toute espèce de sang ou de bile est plus chaude ; d’autres soutiennent que ces liquides sont froids.

§ 9[1]. Si le chaud et le froid donnent lieu à de telles controverses, que doit-ce être pour les autres qualités des éléments, puisque celles-là sont les plus claires de toutes, à cause de la perception que nos sens nous en donnent ? Ce qui peut provoquer ces discussions, c’est que le mot de Plus chaud peut se prendre dans des acceptions nombreuses. Chacun semble avoir de son côté quelque raison, quoique en disant tout le contraire. § 10[2]. Aussi doit-on bien se rendre compte, quand on parle des composés naturels, de ce qu’on entend par Chauds et par Froids, par Secs et par Liquides, puisque évidemment ce sont ces qualités qui sont presque les seules causes de la mort et de la vie des êtres. Ce sont aussi les causes du sommeil et

  1. Si le chaud et le froid… Critique fort juste. La température des êtres animés ou inanimés est en effet une des sensations les plus distinctes que nous puissions avoir. Les Anciens n’avaient pas comme nous des instruments précis pour la mesurer ; mais ils l’observaient avec soin, comme l’atteste tout ce passage. — Plus chaud… La discussion qui va suivre peut paraître un peu longue ; mais elle prouve avec quel soin Aristote cherchait à éclaircir les questions, en déterminant le sens des mots le plus exactement possible. Il sent bien que c’est l’équivoque qui fait le plus souvent le fond de toutes les controverses.
  2. Se rendre compte. On voit quelle importance s’attache à la question, puisque c’est de la chaleur plus ou moins grande que dépendent la vie et la mort. — Des composés naturels. J’ai pris cette expression générale, qui rend fidèlement le texte ; mais la suite montre qu’il s’agit surtout des animaux que forme la nature. — Ce sont aussi les causes. L’action de la chaleur s’étend en effet aussi loin ; et Aristote n’exagère rien en lui donnant cette puissance. — Du sommeil et de la veille. Voir le traité spécial qu’Aristote a consacré à cette question, Opuscules psychologiques, pp. 145 et suiv., et spécialement, ch. 12, p. 164. — Virilité… vieillesse. Voir les mêmes Opuscules psychologiques. — Ce ne sont pas ces qualités.. Ceci ne paraît pas une suite bien régulière de ce qui précède.