Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/330

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des deux est bien près alors de n’avoir qu’une chaleur purement accidentelle et de n’être pas essentiellement chaud. C’est comme si, d’une personne qui a la fièvre et qui est en outre musicienne, on allait dire que le musicien a plus de chaleur que celui qui n’a que la chaleur de la santé. § 16[1]. Comme on peut distinguer ce qui est chaud par soi-même et ce qui n’est chaud qu’accidentellement, ce qui en soi est chaud se refroidit plus lentement ; mais ce qui l’est par accident a souvent davantage de chaleur, d’après la sensation qu’il nous cause. Réciproquement, ce qui est chaud en soi brûle davantage, comme la flamme qui brûle plus que l’eau bouillante, tandis que l’eau bouillante, qui n’est chaude qu’accidentellement, a plus de chaleur quand on la touche. § 17[2]. Tout ceci suffit à faire voir que, juger entre deux choses laquelle est la plus chaude des deux, ce n’est pas si simple ni si absolu qu’on pourrait le croire. Telle chose sera plus chaude à un certain point de vue ; et, à un point de

  1. Par soi-même… accidentellement. La distinction est très-juste, comme le prouvent tous les exemples qui viennent d’être cités. — D’après la sensation qu’il nous cause. J’ai dû développer un peu le texte. — A plus de chaleur quand on la touche. Ceci ne paraît pas exact ; mais le texte ne peut offrir un autre sens.
  2. Laquelle est la plus chaude. La remarque d’Aristote est juste, si l’on considère les ressources de la science au temps où il écrivait. Aujourd’hui, les instruments dont nous disposons nous permettent de comparer la chaleur relative des différents corps. — À un certain point de vue… à un point de vue différent. C’est ce que la science actuelle peut vérifier dans ses expériences de chaque jour. — Il y a même de ces objets. Les exemples qui suivent, de l’eau et du fer, expliquent clairement la pensée.