Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/354

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qui est douée de la sensibilité. Le sang, comme on l’a dit un peu plus haut, n’est pas sensible, non plus que la graisse et le suif, qui ne sont que du sang cuit et mûri. Par conséquent, si le corps entier devenait suif et graisse, il n’aurait plus la moindre sensibilité.

§ 5[1]. De là vient que les êtres trop gras vieillissent vite ; ils ont peu de sang, parce que leur sang s’est dépensé en engraissement ; et la diminution du sang est un acheminement vers la destruction, qui n’est elle-même qu’un sang appauvri, et qui amène la presque insensibilité à toute espèce de froid ou de chaleur. Par la même cause, les animaux gras sont aussi moins féconds ; car cette portion du sang qui devrait tourner en liqueur séminale et en sperme passe tout entière en graisse et en suif. Le sang mûri par la coction devient l’une et l’autre de ces matières, de telle sorte

  1. Vieillissent vite. Il ne semble pas que la science moderne ait étudié ce sujet d’une manière particulière ; mais on peut croire que la théorie d’Aristote est vraie ; et qu’en effet les personnes grasses vieillissent en général plus vite que les personnes maigres. — La diminution du sang. Ceci peut se comprendre à la fois sous le rapport de la quantité, et aussi de la qualité. Le sang diminue de volume, et il est profondément altéré. — Un acheminement vers la destruction. Cette remarque est juste comme toutes les précédentes, et l’expression est ingénieuse. — Moins féconds. Ceci est encore facile à vérifier. — En liqueur séminale et en sperme. Les deux mots sont dans le texte, bien qu’ils signifient tous les deux la même chose, si ce n’est que peut-être le second s’applique plutôt à l’homme qu’au reste des animaux. — Aucune excrétion. Sous-entendu : Spermatique.