Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/355

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que, dans les animaux organisés ainsi, ou il n’y a aucune excrétion, ou bien il n’y en a que très-peu.

§ 6[1]. Voilà ce que nous pouvons dire sur le sang, la lymphe, la graisse et le suif, pour expliquer la nature de chacune de ces matières et les fonctions pour lesquelles elles sont faites.

CHAPITRE VI.

De la moelle ; elle est une modification du sang ; observation sur les animaux tout jeunes ; nature diverse de la moelle ; tous les animaux en ont presque sans exception ; le lion ; l’arête dans les animaux aquatiques renferme la moelle ; ils n’ont que la moelle du rachis ; mais cette moelle est différente. — Résumé de ces explications sur la moelle.

§ 1[2]. La moelle est une certaine nature de sang ; et elle n’est pas du tout, comme on le suppose quelquefois,

  1. . Le sang, la lymphe Résumé des chapitres précédents, à partir du second. Voir l’Anatomie comparée de Cuvier, tome V, dernière leçon, des Sécrétions, pp. 201 et suiv.
  2. La moelle… Il semble que la zoologie moderne ait donné peu d’attention à la moelle, ou du moins elle ne lui en a pas donné autant que le naturaliste ancien ; voir l’Anatomie comparée de Cuvier, IIe leçon, pp. 107 et 111, première édit.; et IXe leçon, t. Il, p. 188. — Une certaine nature de sang. C’est la traduction exacte du texte ; mais cette théorie n’est peut-être pas fort exacte. La moelle est très-différente du sang, bien que les artères et les veines soient fort nombreuses dans la moelle ; elle est recouverte de membranes, et quand on les lui enlève, elle se liquéfie presque aussitôt ; elle est composée de substance blanche, venant de l’encéphale par le grand trou occipital ; le cerveau et le cervelet y contribuent. Les membranes du cerveau se prolongent dans le canal vertébral et recouvrent la moelle épinière. — La force spermatique de la semence. Ce qui a pu donner lieu à cette théorie, c’est que souvent la consomption dorsale, si bien décrite par Hippocrate, tient à l’excès des plaisirs vénériens. Aristote d’ailleurs aurait dû nommer les naturalistes auxquels il prête l’opinion qu’il combat. Voir aussi le Manuel d’anatomie comparée de M. Gegenbaur, p. 695. — Toute sanguine. Cette appréciation ne paraît pas fort exacte ; mais elle prouve cependant avec quel soin Aristote avait étudié cette question. — En mûrissant. C’est l’expression même du texte ; la maturité ne signifie que le développement complet de l’animal ; voir plus loin, liv. III, ch. IV, § 3.