Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/363

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autre force du même genre ; c’est là une hypothèse grossière. Il est peut-être bien préférable de supposer que l’âme est placée dans un corps pareil au cerveau. Ce qui doit faire admettre cette opinion, c’est que la chaleur est, de tous les corps, celui qui est le plus utile aux actes de l’âme. Or, l’œuvre propre de l’âme, c’est de nourrir et de mouvoir l’animal, et ces fonctions sont remplies à peu près exclusivement par l’action de cette force. Donc supposer que l’âme est du feu, c’est tout comme si l’on prétendait que la scie et la tarière sont l’ouvrier lui-même ou l’art de l’ouvrier, sous prétexte que l’œuvre ne s’accomplit que par le contact étroit de l’un avec l’autre.

§ 5[1]. Que la chaleur soit absolument nécessaire aux

  1. Absolument nécessaire aux animaux. Le fait est évident par lui-même ; et l’explication qu’en donne Aristote n’est pas assez démonstrative, parce qu’elle est trop abstraite. — D’un contrepoids… Voir plus haut § 2. — La nature a organisé le cerveau. Le cerveau ne fait pas équilibre au cœur, en étant froid tandis que le cœur est chaud. Dans toutes ces théories Aristotéliques, on peut trouver comme un reste des théories platoniciennes, telles qu’elles sont exposées dans le Timée.