Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/380

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une flèche pénétrant dans les chairs. § 3[1]. De même, si une veine quelconque eût été séparée, au lieu d’être continue à son origine et à son principe, elle n’aurait pu retenir et conserver le sang qui est en elle ; car la chaleur qu’elle cause empêche qu’il ne se coagule. Et de plus, tout ce qui est séparé tend évidemment à se gâter. § 4[2]. Le principe des veines, c’est le cœur ; le principe des os, c’est ce qu’on nomme le rachis, qui se retrouve dans tous les animaux qui ont des os ; et c’est au rachis que se rattachent tous les autres os, sans aucune interruption ; car l’objet propre du rachis, c’est de conserver aux animaux toute leur grandeur et leur rectitude. Mais comme il faut nécessairement, quand l’animal se meut, que son corps s’infléchisse, le rachis est tout à la fois un, parce qu’il

  1. Si une veine quelconque. Suite de la comparaison du système des os et du système des veines. — La chaleur qu’elle cause. Le texte dit précisément : « La chaleur qui est en elle. » La chaleur ne vient pas des veines ; mais elle vient du poumon, où se fait l’espèce de combustion qui constitue l’hématose et la respiration dans les vertébrés. — Tout ce qui est séparé. Peut-être faut-il restreindre à la veine cette maxime par trop générale.
  2. C’est le cœur. Voir pour cette théorie l’Histoire des Animaux, liv. III, ch. § 2, p. 228 de ma traduction. — Ce qu’on nomme le rachis. Il paraîtrait, d’après cette formule, que le mot de Rachis, appliqué à la colonne vertébrale, était encore assez récent au temps d’Aristote. — Dans tous les animaux qui ont des os. Aujourd’hui nous dirions : « Dans tous les vertébrés ». — Sans aucune interruption. Ceci est exact ; et les os tiennent ou médiatement ou directement à la colonne vertébrale, qui peut seule en effet donner à l’animal toute sa grandeur, et sa station droite ou horizontale. — Tout à la fois un…. divisé en parties nombreuses. Le nombre des vertèbres varie selon les espèces. Cuvier en a dressé un long tableau, loc. cit. pp. 155 et suiv., depuis l’homme jusqu’au dauphin et au marsouin.