Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/381

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

est continu, et divisé en parties nombreuses, par la multiplicité de ses vertèbres.

§ 5[1]. Dans les animaux pourvus de membres qui se rattachent au rachis, c’est du rachis que viennent leurs os ; alors les os sont en harmonie avec le rachis, en ce sens que les membres s’infléchissent, en étant reliés entre eux par des nerfs, et que leurs extrémités se combinent régulièrement, l’une étant creuse et l’autre étant ronde ; ou même les deux extrémités étant creuses à la fois, elles sont du moins reliées au reste par leur milieu comme un coin et un osselet, afin que l’inflexion et l’extension puissent avoir lieu. Autrement, les os auraient été absolument incapables de produire ce mouvement ; ou du moins, ils ne l’auraient produit que très-imparfaitement. § 6[2]. Quelques os, dont l’un a son commencement au point où un autre os se termine, lui sont joints par des nerfs. Entre les jointures

  1. . De membres qui se rattachent au rachis. Ce sont les bras et le ; jambes chez l’homme ; et les membres antérieurs et postérieurs chez les quadrupèdes. — Par des nerfs. Le terme de Nerfs, qu’emploie Aristote, est trop général, et il comprend une foule de choses qu’il aurait fallu distinguer, muscles, tendons, aponévroses, ligaments, etc.; mais la langue zoologique dont se sert Aristote est encore lieu avancée, parce qu’elle en est à ses débuts. — Par leur milieu. Ceci n’est pas assez clair, non plus que ce qui suit. — Afin que l’inflexion et l’extension. C’est bien là l’objet des fonctions des os entre eux ; mais l’explication n’est pas suffisante. Voir Cuvier, Anatomie comparée, IIe leçon, pp. 124 et suiv., où se trouve une longue étude sur les jonctions des os, et sur les diverses espèces d’articulations.
  2. Lui sont joints par des nerfs. Voir la remarque ci-dessus sur le mot de Nerfs. — Des parties cartilagineuses. Les ligaments de toute sorte, qui unissent les os d’une foule de manières, que les zoologistes modernes ont étudiés avec le plus grand soin. — La synovie. C’est l’humeur sécrétée par les membranes qui tapissent les cavités articulaires. Le mot du texte indique une sorte de distillation et de filtration, qui représente assez bien le procédé par lequel se forme la synovie. La fonction de la synovie est bien celle que lui attribue Aristote ; elle lubrifie les articulations ; et quand elle manque, les os se choquent en effet et font entendre un bruit très-reconnaissable. — Les chairs sont placées autour des os. L’observation est juste, bien que l’expression soit trop générale. — De même… que les artistes… La comparaison est frappante ; et ce détail donné par Aristote sur les procédés de la sculpture de son temps nous prouve que ces procédés n’ont guère changé jusqu’au nôtre. — Avec les chairs. Il semble qu’il aurait fallu dire plutôt : « Avec les os », au lieu des chairs, puisque les os répondent à la partie solide que les sculpteurs mettent dans leur maquette. Voir le paragraphe suivant.