Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/390

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CHAPITRE X

Nouvelles considérations plus générales ; les trois parties essentielles des animaux, à l’exclusion des plantes ; annonce d’études sur les végétaux ; la sensibilité est une vie supérieure ; privilège de l’homme ; sa supériorité sur le reste des êtres ; sa station droite ; organisation de sa tête, qui n’est pas charnue ; erreurs à ce sujet ; citation du Traité de la Sensation ; répartition des cinq sens ; c’est le cœur qui est le principe des sensations, surtout de celle du toucher et des saveurs ; l’ouïe et la vue sont dans la tête ; l’une à la circonférence, et l’autre en avant ; admirable disposition de tous les sens ; ils sont tous doubles, excepté le toucher ; fonction spéciale des narines pour la respiration.

§ 1[1]. A cette heure, reprenons les choses comme si nous les recommencions dès le principe, en étudiant premièrement les premières et les plus importantes. Tous les animaux, quand ils sont complètement formés, ont deux parties qui leur sont les plus indispensables de

  1. . Premièrement les premières. Cette tautologie est dans le texte ; et c’est une forme de style assez habituelle à Aristote. — Et les plus importantes. J’ai ajouté ces mots, dont le sens me semble implicitement compris dans l’expression grecque. — Tous les animaux….. ont deux parties. La pensée est parfaitement juste, et la science a conservé cette observation ; mais, dans l’Histoire des Animaux, ces deux parties essentielles à l’animal ne sont pas tout à fait les mêmes qu’ici ; voir ma traduction liv. I, ch. II, § 1, pp. 20 et suiv. Dans ce dernier passage, Aristote semble reconnaître trois parties, qui sont la bouche, l’intestin et l’anus. La division faite ici est à la fois la plus simple et la plus exacte. Voir Cuvier, Règne animal, pp. 34 et 54, édit. de 1829. — Les plantes. Ce rapprochement des plantes et des animaux était très-neuf et très-frappant du temps d’Aristote. — Expulser les résidus. Il n’y a pas dans les plantes d’excréments ; mais il y a une sorte de transpiration qui en tient lieu. — Toute digérée. Ceci n’est pas très-exact, et bien que la terre soit la même pour toutes les plantes dans les différents lieux, elles en tirent toutes une nourriture spéciale, que chacune d’elles élabore. Cette modification des sucs tirés de la terre par les radicules des plantes, est un mystère encore plus obscur peut-être que la nutrition des animaux.