Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/419

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

du sang, et qu’il ne fût pas forcé de passer trop vite, par un brusque changement, du liquide au sec, comme le font quelques-uns des vivipares, qui ont du sang et qui respirent. § 3[1]. D’autre part, quoiqu’il soit d’une extrême grosseur, il n’était pas moins nécessaire qu’il pût vivre dans l’eau aussi bien que sur terre. De même que les plongeurs savent parfois se faire des instruments pour respirer et pouvoir rester longtemps au fond de la mer, et tirer par ce moyen l’air qui est en dehors de l’eau, de même la nature a donné une aussi grande dimension au nez de l’éléphant pour qu’il en fît un usage analogue. Quand les éléphants ont à faire route dans l’eau, ils élèvent leur nez au-dessus de l’eau, et ils respirent ainsi ; car la trompe des éléphants, avons-nous dit, est leur nez. § 4[2]. Or, il était bien impossible qu’un nez de cette forme ne fût pas mou et qu’il ne pût pas être flexible.

  1. . Vivre dans l’eau aussi bien que sur terre. C’est exagéré ; et c’est par exception que l’éléphant vit dans l’eau. — De même que les plongeurs… Ce détail montre que l’art du plongeur était déjà assez avancé dans l’Antiquité, quoiqu’il dût nécessairement être fort loin de ce qu’il est devenu aujourd’hui dans nos scaphandres. — L’air qui est en dehors de l’eau. Il semble donc que dès cette époque reculée, on avait imaginé des moyens d’emmagasiner l’air extérieur pour en conserver une assez grande quantité au fond de l’eau. — Avons-nous dit. Au paragraphe précédent, et aussi, Histoire des Animaux, liv. I, ch. IX, § 10, p. 55 de ma traduction.
  2. . Ne fût pas mou. L’explication est très-ingénieuse, ainsi que toutes celles qui suivent sur l’éléphant. L’étude étendue qu’Aristote a consacrée à la trompe de l’éléphant est le digne préliminaire des études de la science moderne, sur cet organe merveilleux et unique en son genre. Voir Cuvier, Anatomie comparée, XVe leçon, pp. 664 et suiv., 1re édit.; voir aussi Buffon, t. XVI, pp. 317 et 324, édit. de 1830. — Les cornes gênent certains bœufs… Je ne sais si ce fait est bien exact ; mais Aristote ne le donne que comme un On dit ; il ne le garantit pas.