Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des armes de défense aussi bien que des instruments d’alimentation. Les crocs sortant de la bouche et les cornes placées sur la tête ne servent qu’à la lutte ; les mâles les ont toujours plus solides que les femelles, qui souvent même en sont tout à fait privées. Chez les poissons, les dents sont réparties quelquefois sur la langue et sur le palais, afin de diviser au passage les aliments, qui ne peuvent être broyés, parce qu’ils ne font que traverser la bouche. Quand la bouche doit servir au combat et à la défense, elle est beaucoup plus ouverte que quand elle doit simplement servir à la respiration, à l’alimentation ou au langage ; trop étroite, la bouche ne pourrait mordre ; la morsure est toujours en proportion de l’ouverture de la gueule. Les oiseaux de proie, à serres puissantes, ont le bec recourbé, à la même intention. Le bec est toujours adapté au genre de vie, très dur et tout droit chez les oiseaux qui frappent les arbres ; mince chez les oisillons qui vivent de graines et de fruits ; long, large et dentelé chez ceux qui mangent de l’herbe ou qui sont ordinairement dans l’eau.