Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/56

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XLII. La bouche, les dents, les crocs, les becs sont dans la tête ; les cornes sont au-dessus. Il n’y a de cornes véritables que chez les vivipares à doubles pinces ou solipèdes ; elles leur servent à la défense et à l’attaque. Les solipèdes sans cornes à la tête, comme le cheval, se défendent par la rapidité de la course et par les ruades ; c’est aussi la vélocité de la fuite qui sauve les cerfs tandis que leur bois leur est parfois nuisible. Mais la nature a généralement fait les cornes pour le bien de l’animal qui les porte, droites ou recourbées. Elle a eu bien raison de placer les cornes sur la tête, quoi qu’en dise Ésope ; dans toute autre partie du corps, elles n’eussent été que gênantes. Il n’y a que le cerf dont les cornes soient complètement pleines et qui les perde périodiquement ; chez les autres animaux, les cornes sont persistantes, et elles sont creuses jusqu’à une certaine hauteur ; mais la pointe est toujours solide et dure. De tous les animaux pourvus de cornes, c’est la gazelle qui est le plus petit. En général, ce sont les ruminants qui ont des cornes, comme si la nature, en leur enlevant une