Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/69

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vancé son disciple, sans d’ailleurs créer la science, à laquelle il ne sut pas donner de fermes assises, tout en l’entrevoyant. Il ne faudrait pas exagérer la valeur physiologique du Timée ; mais le tort ne serait pas moindre de la déprécier sans justice. Après avoir invoqué pieusement les dieux, Timée essaie d’expliquer l’origine des choses, l’organisation de la matière, et peut-être aussi la création. Dans un langage solennel et presque poétique, qui du reste ne prétend qu’à la simple vraisemblance, il descend du Dieu suprême aux divinités inférieures, et de là aux choses de la terre, et enfin à l’humanité. Ce qui le frappe par-dessus tout, c’est l’union de l’âme et du corps ; c’est l’obscur et essentiel enchaînement de la vie morale et de la vie physique. Il décrit le corps humain à grands traits, et il passe en revue, sans beaucoup d’ordre, tous les organes et tous les membres : d’abord la tête et le visage, puis les sens, siège des perceptions de plaisir et de douleur. De la partie supérieure du corps, il en vient aux parties moyennes, et il parle du cou, du tronc, du diaphragme, du cœur, du