Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/87

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que c’est surtout à Avicenne qu’Albert le Grand demande la forme de son ouvrage, si ce n’est le fond, qui est toujours tiré d’Aristote. Comme Avicenne, il paraphrase ; il ne commente pas ; et à son exemple encore, il réunit les trois traités d’Aristote en un seul : « De animalibus. » Sous sa main, l’Histoire des Animaux, le traité des Parties et celui de la Génération ne forment plus qu’un tout systématique de ce qu’on savait alors de plus scientifique sur le règne animal. On ne pouvait pas rendre de service plus signalé à la science de ces temps. Aristote peut sembler aujourd’hui, si on le juge superficiellement, être bien incomplet ; ses lacunes sont de toute évidence, comme elles sont de toute nécessité ; mais, en dépit de quelques erreurs fort rares, quelle heureuse fortune, au siècle de Saint-Louis, dans les limbes où l’on était encore plongé, d’écouter un maître tel qu’Aristote ! Quelle mine inépuisable d’instruction ! Que de vérités ! Que d’observations exactes ! Quelles vues sur la beauté, la grandeur, la magnificence, la sagesse de la nature, « dans sa haute et pleine majesté ! » Voilà ce qui dut exciter puissamment le zèle