Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/88

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d’Albert le Grand et attirer les disciples qui se pressaient à ses leçons. Nous ne saurions trop louer ces efforts héroïques dans un temps où tout était si difficile ; ils sont souvent dédaignés par ceux qui ne les comprennent pas ; mais, en soi, ils sont dignes de la plus sérieuse estime. Sans doute, il aurait valu beaucoup mieux étudier la nature plutôt que son interprète, quelque autorisé qu’il fût. Mais il ne faut attendre des diverses époques de l’humanité, non plus que des individus, que ce qu’elles peuvent accomplir. La Grèce, par son génie propre, et aussi par la faveur des circonstances, s’était astreinte dès son début à la discipline sévère de la science ; l’observation régulière des faits était née avec ses premières écoles de philosophie, pour atteindre presque aussitôt à la perfection, avec Hippocrate, avec Aristote et tant d’autres. Le génie moderne, à son berceau, ne devait pas être aussi bien partagé ; son éducation était à refaire tout entière ; il dut se mettre à l’école, à peu près comme on y met les enfants qui commencent à s’instruire. Notre Moyen-âge a été cette pénible initiation ; et si, à cette heure, l’intel-