Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/121

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dans ces objets. Le vrai, c’est percevoir[1] (33), et dire ce qu’on perçoit ; et dire, ce n’est pas la même chose qu’affirmer. Ignorer c’est ne pas percevoir ; car on ne peut être dans le faux qu’accidentellement quand il s’agit es essences. De même pour les substances simples, car il est impossible d’être dans le faux à leur égard. Toutes, elles existent en acte, non en puissance, sinon elles naîtraient et périraient ; or, il n’y a pour l’être en soi ni production, ni destruction : sans cela il procéderait d’un autre être. Donc il ne peut y avoir d’erreur au sujet des êtres qui ont une existence déterminée, qui existent en acte ; seulement il y a ou il n’y a pas pensée de ces êtres. Toutefois, on examine quels sont leurs caractères, s’ils sont ou ne sont pas tels ou tels.

L’être considéré comme le vrai et le non-être comme le faux, s’entendent donc, sous un point de vue, le vrai quand il y a réunion, le faux quand il n’y a pas réunion. Sous un autre point de vue, l’être c’est l’existence déterminée, et l’existence indéterminée c’est le non-être. Dans ce cas, la vérité, c’est la pensée qu’on a de ces êtres ; et il n’y a alors ni fausseté, ni erreur ; il n’y a que l’ignorance, ignorance qui ne ressemble pas à l’état de l’aveugle ; car l’état de l’aveugle, ce serait n’avoir absolument pas la faculté de concevoir.

Il est évident en outre, si l’on admet des êtres immobiles, que les êtres immobiles ne peuvent dans aucun temps être des sujets d’erreur. Si le triangle n’est

  1. Θέγειν. Hengstenberg, es ergreift, mot à mot on saisit.