Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/148

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mesuré. C’est pourquoi tout ce qui a en soi l’unité, n’est pas nombre ; par exemple, si c’est une chose indivisible.

La science est dite relative à son objet ; mais la relation n’est pas la même que pour le nombre ; sans cela la science aurait l’air d’être la mesure, et l’objet de la science, ce qui est mesuré[1]. Il est bien vrai de dire que toute science est un objet de connaissance ; mais tout objet de connaissance n’est pas une science : la science est, sous un point de vue, mesurée par son objet.

Quant à la pluralité, elle n’est pas le contraire du peu ; c’est le beaucoup qui est opposé au peu, comme pluralité plus grande opposée à une pluralité plus petite. Elle n’est pas non plus dans tous les cas le contraire de l’unité ; mais, ainsi que nous l’avons vu, l’unité peut être considérée comme divisible ou indivisible ; on peut la considérer encore comme relative, de la même manière que la science est relative à l’objet de la science : soit la science un nombre, l’objet de la science sera l’unité, la mesure.


VII.

Puisqu’il est possible qu’entre les contraires il y ait des intermédiaires, et qu’il y en a réellement dans

  1. Voyez plus haut, dans le présent livre, à la fin du chapitre premier.