Aller au contenu

Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelques cas, il faut nécessairement que les intermédiaires proviennent des contraires ; car tous les intermédiaires sont dans le même genre que les objets dont ils sont les intermédiaires. Nous appelons intermédiaire, ce en quoi doit nécessairement d’abord se changer ce qui change ; par exemple, si l’on veut passer graduellement de la dernière corde à la première, on passera d’abord par les sons intermédiaires. De même pour les couleurs : si l’on veut passer du blanc au noir, on passera par le rouge et le brun avant d’arriver au noir ; de même pour tout le reste. Mais il n’est pas possible qu’il y ait changement d’un genre à un autre, si ce n’est sous le rapport de l’accident ; ainsi qu’il y ait changement de la couleur en figure. Il faut donc que tous les intermédiaires soient dans le même genre les uns que les autres, et dans le même genre que les objets dont ils sont intermédiaires, D’un autre côté, tous les intermédiaires sont intermédiaires entre des opposés ; car, c’est entre les opposés seuls que le changement peut s’opérer. Il est donc impossible qu’il y ait des intermédiaires sans opposés ; sinon, il y aurait un changement qui ne serait pas du contraire au contraire.

Les opposés par contradiction n’ont point d’intermédiaires. La contradiction est, en effet, l’opposition de deux propositions entre lesquelles il n’y a pas de milieu : l’un des deux termes est donc nécessairement dans l’objet.

Les autres oppositions sont la relation, la privation, la contrariété. Toutes les choses opposées par relation, et qui ne sont pas contraires, n’ont pas d’intermé-