Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/163

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Une autre question, c’est de savoir si la science que nous cherchons doit être regardée comme relative aux principes, que quelques philosophes appellent éléments. Mais tout le monde admet que les éléments sont contenus dans les composés. Or, la science que nous cherchons paraîtrait plutôt être la science du général ; car toute notion, toute science porte sur le général, et non sur les derniers individus. Elle sera donc la science des premiers genres ; ces genres, ce seront l’unité et l’être, car ce sont là ceux qu’on peut surtout regarder comme embrassant tous les êtres, comme ayant par excellence le caractère de principes, parce qu’il sont premiers par leur nature : supprimez l’être et l’unité, tout le reste disparaît à l’instant, car tout est unité et être. D’un autre côté, les admet-on comme des genres, les différences participeront nécessairement alors de l’unité et de l’être ; or, aucune différence ne participe du genre : d’après cela, ils ne doivent pas, ce semble, être regardés comme genres ni comme principes[1].

Ensuite, ce qui est plus simple est plutôt principe que ce qui l’est moins ; or, les dernières espèces comprises dans le genre sont plus simples que les genres, car elles sont indivisibles, tandis que le genre peut se diviser en une multitude d’espèces différentes : par conséquent, les espèces seront, à ce qu’il me semble, plutôt principes que les genres. D’un autre côté, en

  1. Liv. III, 3, t. I, p. 82 sqq.