Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/317

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philosophe[1] a-t-il refusé de réunir en un seul principe l’unité et le bien, parce qu’il aurait fallu dire que le principe opposé, la pluralité, était le mal, puisque la production vient des contraires.

Il en est d’autres toutefois qui prétendent que l’inégalité est le mal. D’où il résulte que tous les êtres participent du mal, excepté l’unité en soi, et de plus que le nombre en participe moins que les grandeurs ; que le mal fait partie du domaine du bien ; que le bien participe du principe destructeur, et qu’il aspire à sa propre destruction, car le contraire est la destruction du contraire. Et si, comme nous l’avons établi, la matière de chaque être, c’est cet être en puissance, ainsi le feu en puissance la matière du feu en acte, alors le mal sera le bien en puissance.

Toutes ces conséquences résultent de ce qu’on admet, ou que tout principe est un élément, ou que les contraires sont principes, ou que l’unité est principe, ou enfin que les nombres sont les premières substances, qu’ils sont séparés, qu’ils sont des idées.


V.

Il est impossible, tout à la fois, et de ranger le bien parmi les principes, et de ne l’y pas ranger. Il est

  1. Speusippe.