Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/374

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les contradictions avec leurs propres principes, où sont tombés les partisans de la doctrine des idées.

Brandis lisait : συμβαίνει γὰρ μὴ εἶναι πρῶτον τὴν δυάδα ἀλλὰ τὸν ἀριθμόν, καὶ τούτου τὸ πρός τι καὶ τὸ καθ' αὑτό…, p. 267 ; comme avaient lu les anciens éditeurs. Mais avec καὶ τὸ καθ’ αὑτό., il y a au moins la moitié de la conclusion d’Aristote qui est fausse. Il n’est pas contraire aux principes platoniciens que l’être en soi ait la priorité sur tout le reste : c’est même là le principe de la doctrine platonicienne et de toute doctrine un peu réaliste. Nous sauvons cet inconvénient en adoptant la leçon de Bekker, p. 1079 : καὶ τοῦτο τοῦ καθ’ αὑτό, laquelle se justifie par la suite des idées, car il est véritablement contraire aux principes platoniciens que le καθ’ αὑτό soit postérieur au πρός τι ; et par les mss., car deux des mss.{{lié}de Bekker la donnent formellement ; enfin par une autre phrase de la Métaphysique, dans cette réfutation des idées du livre premier, dont celle-ci n’est guère que la copie : συμβαίνει γὰρ μὴ εἶναι τὴν δυάδα πρώτην ἀλλὰ τὸν ἀριθμόν, καὶ τὸ πρός τι τοῦ καθ' αὑτό, καὶ πάνθ' ὅσα τινὲς ἀκολουθήσαντες ταῖς περὶ τῶν ἰδεῶν δόξαις ἠναντιώθησαν ταῖς ἀρχαῖς. Brandis, p. 28, 29 ; Bekker, p. 990.

Pages 262, 263. Il en est qui admettent deux sortes de nombres, les nombres dans lesquels il y a antériorité et postériorité (ce sont les idées), et le nombre mathématique en dehors des idées et des objets sensibles.

Nous transcrivons ici l’excellente note de M. Ravaisson sur cette phrase. Οἱ μὲν οὖν ἀμφοτέρους φασὶν εἶναι τοὺς ἀριθμούς, τὸν μὲν ἔχοντα τὸ πρότερον καὶ ὕστερον τὰς ἰδέας, τὸν δὲ μαθηματικὸν παρὰ τὰς ἰδέας καὶ τὰ αἰσθητά. M. Trendelenburg, Platon, de id. et num. doctr., p. 82, trouve ceci en contradiction avec ce passage de l’Ethique Nicom., I, 4 : Οὐκ ἐποίουν ἰδὲας ἐν οἷς τὸ πρότερον καὶ τὸ ὕστερον ἔλεγον· διόπερ οὐδὲ τῶν ἀριθμῶν ἰδέαν κατεσκούασαν. En conséquence il propose d’ajouter une négation dans le passage de la Métaphysique, et de lire : τὸν μὲν μὴ